L’homme à la caméra de Dziga Vertov

Projection, le jeudi 29 septembre 2011 à 20 h, de

L’HOMME A LA CAMERA de Dziga Vertov
Salle Jean Dame, 17 rue Léopold Bellan, 75002 Paris - Métro Sentier ou Les Halles

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Entrée libre
URSS - 1929 - N&B - muet - 70’ - 35mm

L’homme à la caméra pourrait se résumer en une seule formule : 24 heures dans la vie d’une ville. Dans un langage cinématographique épuré à l’extrême, il nous montre simplement la vie telle qu’elle est. De tous les points de vue possible, une caméra à l’oeil. Précurseur et fondateur de la technique du documentaire, Vertov nous offre un film fascinant et envoûtant qui est d’une importance capitale pour le cinéma mondial.

« C’est à une véritable expérience sensorielle qu’est appelé le spectateur qui le transformera en kinok, homme à la caméra des temps modernes. Au début le spectateur entre dans la salle, inconscient des pouvoirs du cinéma. L’homme à la caméra, Prométhée moderne, lui a ramené les images du ciel. Le projectionniste lui a préparé la séance. Même les sièges sont prêts à recevoir le spectateur. Mais celui-ci est encore passif et attend tout juste que la lumière s’éteigne. Avec l’expérience de la projection, le spectateur pourra, ainsi le montre l’apothéose finale, partager l’émotion de l’homme à la caméra, et sera lui-même devenu un kinok. Devenir un ciné œil suppose que l’on soit soit prêt à se défamiliariser des habitudes anciennes et à prendre des risques. A condition aussi que le spectateur sache s’émerveiller et tirer partie de ce qu’il voit. Les plans des spectateurs regardant le sport et des enfants regardant le magicien préfigurent les spectateurs de cinéma attentifs. A ces conditions seulement, on pourra voir le monde autrement. »

Le ciné-oeil
« Je suis un œil. Un œil mécanique. Moi, c’est-à-dire la machine, je suis la machine qui vous montre le monde comme elle seule peut le voir. Désormais je serai libéré de l’immobilité humaine. Je suis en perpétuel mouvement. Je m’approche des choses, je m’en éloigne. Je me glisse sous elles, j’entre en elles. Je me déplace vers le mufle du cheval de course. Je traverse les foules à toute vitesse, je précède les soldats à l’assaut, je décolle avec les aéroplanes, je me renverse sur le dos, je tombe et me relève en même temps que les corps tombent et se relèvent. Voilà ce que je suis, une machine tournant avec des manœuvres chaotiques, enregistrant les mouvements les uns derrière les autres les assemblant en fatras. Libéré des frontières du temps et de l’espace, j’organise comme je le souhaite chaque point de l’univers. Ma voie est celle d’une nouvelle conception du monde. Je vous fais découvrir le monde que vous ne connaissez pas. » Dziga Vertov